Mobilité internationale étudiante : un atout pour l’insertion professionnelle ?

Depuis la création du programme Erasmus en 1987, les séjours d’études à l’étranger séduisent de plus en plus d’étudiants. En 2021, plus d’1,5 million de jeunes européens ont choisi d’étudier hors de leur pays d’origine, dont 105 000 Français. Mais au-delà de l’ouverture culturelle et linguistique, la mobilité internationale constitue-t-elle réellement un levier pour accéder à des postes de cadre ? Le Céreq (Bref n°471, 2025) apporte des réponses grâce à l’enquête Génération 2017.

 

Principaux résultats

  1. Une expérience courante mais inégalement répartie

    • 28 % des sortants du supérieur en 2017 ont séjourné à l’étranger au cours de leurs études.

    • Cette proportion grimpe à 75 % dans les grandes écoles, mais tombe à moins de 10 % pour les étudiants sortis sans diplôme.

    • Les séjours durent en moyenne 6 mois, souvent en dernière année d’études.

  2. Un impact positif sur l’accès à l’emploi

    • 63 % des diplômés partis à l’étranger estiment que cette expérience a facilité leur insertion.

    • Les professions qui valorisent le plus la mobilité sont : cadres commerciaux, technico-commerciaux, cadres financiers, chercheurs, communicants.

    • En revanche, dans certaines filières très spécialisées (médecine, arts, ingénierie industrielle), l’impact est moindre.

  3. Des effets sur les salaires

    • Les séjours à l’étranger sont associés à une prime salariale dans 7 professions sur 10.

    • Les écarts sont particulièrement marqués pour les professions de la communication et de l’information (+20 %) et les arts et spectacles (+21 %).

    • Après contrôle des parcours, l’effet net reste significatif pour les cadres financiers, les communicants et les ingénieurs informaticiens (prime de 5 à 8 %).

 

Analyse pour l’économie-gestion

  • Compétences signalées : un séjour international est perçu par les recruteurs comme la preuve d’ouverture, de confiance en soi, de dynamisme, mais aussi comme un gage de compétences linguistiques et interculturelles.

  • Avantage compétitif : dans les secteurs liés au commerce, au tourisme, à la communication ou aux études scientifiques, la mobilité internationale constitue un véritable différenciateur sur le marché de l’emploi.

  • Inégalités persistantes : tous les étudiants n’ont pas la même possibilité de partir, faute de moyens financiers ou d’opportunités offertes par leur établissement. Le rapport insiste sur l’importance d’un soutien institutionnel (établissement, Conseil régional, Erasmus+) pour démocratiser cet atout.

 

En définitive, selon le Céreq, près de 8 diplômés sur 10 tirent un bénéfice professionnel de leur séjour à l’étranger, que ce soit en termes d’accès à l’emploi ou de rémunération. La mobilité internationale apparaît donc comme un investissement rentable, renforçant la pertinence des programmes tels qu’Erasmus+.

Pour les enseignants en économie-gestion, ces résultats permettent d’illustrer auprès des élèves et étudiants l’importance de la dimension internationale dans les parcours de formation et l’insertion professionnelle.

 

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